la fabrique de Matéo Maximoff
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Matéo Maximoff est considéré comme le premier romancier rom de langue française. Né à Barcelone en 1917 d’une mère manouche circassienne et d’un père rom kaldérash, dont le clan vit de chaudronnerie et de spectacles ambulants, Matéo baigne dans un environnement artistique constant. Puisant la matière de ses récits dans le creuset de la mythologie romani, il brode une œuvre foisonnante où l’on sent poindre le besoin de raconter l’histoire de son peuple. Cependant, si la prise en charge du récit de cette histoire s’accomplit dans l’écriture, elle semble également s’écrire « par la photographie », selon l'expression d'Ilsen About et de Clément Chéroux. Infatigable voyageur, tour à tour conteur, journaliste, fondateur de la revue scientifique Études Tsiganes, pasteur évangélique à partir des années 1960, la photographie occupe une place de choix dans le parcours de l'écrivain. À tel point que ses archives personnels constitue un formidable fonds documentaire et iconographique que Matéo Maximoff s'est efforcé d'enrichi méticuleusement jusqu'à sa mort. Et au-delà d'apporter un éclairage précis sur sa vie, ces matériaux permettent incidemment de saisir par la photographie la formation des sociétés romani.
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En septembre 2014, la médiathèque de la F.N.A.S.A.T.–Gens du voyage change de nom et devient la médiathèque Matéo Maximoff. À cette occasion, une retrospective de la vie et l'œuvre de l'écrivain est présentée, mettant ainsi à l'honneur ses archives personnelles. Cette exposition n’aurait jamais été possible sans le soutien sans faille de Nouka Maximoff, la fille de Matéo, ainsi que de la F.N.A.S.A.T. – Gens du voyage.
Commissariat Evelyne Pommerat, Antoine Le Roux
Photographies Matéo Maximoff, Francis Pacaud, Joseph Koudelka, Antoine Le Roux