o vermelho no caminho


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À la fin du XVIIème siècle, après deux cent ans de recherches infructueuses, de l’or alluvial est découvert dans les creux d’une vallée traversée par le Rio das Velhas, au cœur de ce qui deviendra l’état de Minas Gerais, au Brésil. En quelques années, les pentes de la Serra do Espinhaço, une chaîne montagneuse de l’est du Brésil, sont envahies. Pour parvenir aux premiers campements, les orpailleurs utilisent une route ouverte à partir d’anciennes pistes indigènes – un itinéraire difficile et dangereux, mais le plus court pour acheminer le précieux métal jusqu’au littoral. Les photographies de O vermelho no caminho ont été réalisées le long de ce tracé.

L’enjeu de ce travail s’articule autour du principe de palimpseste. Il y est également question de paysage, d’écologie, de lignage et de prophétie. Il trouve un point d’ancrage au cœur de l’année 1500 qui, pour certains, ne s’est encore jamais achevé, et qui constitue pourtant la source de cette histoire souterraine, « latente », dont parle l’historienne Andréa Casa Nova Maia, l’histoire de toute matière vivante. Situées à la croisée d’une approche documentaire et poétique, fouillant les stigmates d’un territoire mutilé, j’interroge la notion de mémoire tout en explorant le sens que peut prendre l’expérience du pas grand chose. Car il semble bien souvent que ces signes soient difficiles à décoder, alors que c’est parfois en leur sein, en toute discretion, que retentit le mieux le fracas du monde.