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Au début, c’était un terrain vague ici. Le maire est venu et il a dit : « Si vous voulez vous installer, mettez vos enfants à l’école! » Les parents ont dit oui. Depuis ce temps-là, on est ici.
—B.D.







Les gens qui font leur travail correctement, on n’entend pas parler d’eux. On parle du mauvais gars à la place. Automatiquement on entend « vous avez vu les Gens du voyage? » Par exemple, moi, je paie mon loyer. Le voisin paie aussi son loyer mais je ne sais pas ce qu’il fait, c’est son problème. S’il y en a un, dans le troupeau, qui fait quelque chose de mal, on ne dit pas : « c’est M. Untel », on dit : « c’est les Gitans, les Gens du voyage ».
—L.R.








Moi j’aime bien bougé. Et ça ne m’empêche pas d’avoir ma maison l’hiver, et l’été de bouger et travailler.
—D.R.

Aujourd’hui, les sédentaires ont plus peur des Roms de Roumanie. Certains savent faire la différence, d’autres pas du tout. Nous, nous sommes les gitans voleurs de poules, pas les Roms qui font la manche, chacun son stéréotype.
—S.H.D.






À Auschwitz, quand je suis allé voir les camps de concentration, il y avait des Roms de tous les pays, je n’en revenais pas. Chacun parlait la langue du pays d’où il venait, comme moi le français par exemple, et sa propre langue gitane. Donc je pouvais parler pratiquement avec tout le monde mais dans ma langue. Je ne pouvais pas tout comprendre mais je comprenais assez. Normalement, c’est l’anglais la langue internationale, c’est ce qu’on dit. Mais là, c’était ma langue à moi. C’était la plus belle expérience de ma vie.
—S.H.D.





La plupart d’entre nous, on s’entraide, on ne va jamais voir à droite ou à gauche pour appeler une entreprise ou autre. Si j’ai besoin d’un taille-haie, je vais voir mon cousin et il me prête son taille-haie, il est élagueur. Ou c’est lui qui vient le faire. Quand il a besoin d’un coup de main, j’y vais. On fait comme ça entre nous.
—X.





Je suis sûr que si vous mettez un sédentaire en caravane, du jour au lendemain, et vous lui faites voir ce qu’on subit, il craque.
L.R.






Vous savez, si vous allez quelque part, et si vous êtes toujours refusé, à un certain moment vous n’allez nulle part.
—D.Z.
Prenons l’exemple de la voiture et de la caravane. Il faut préciser. En général, la caravane concerne plus la femme, et la voiture, plus l’homme. Moi, je peux donner mon avis sur la caravane, je peux dire que je ne veux pas de celle-ci, que je préfère cette version-là. Alors que la voiture, il prend celle qu’il veut. Et le nettoyage de la voiture, il le fait tout seul, c’est la sienne. Moi je lave ma caravane. S’il m’aide pas, je l’aiderai pas pour sa voiture.—P.D.













Quand les sédentaires partent en caravane pendant les vacances, qu’est-ce qu’ils font? Ils redeviennent nomades.
—B.D.